Les pratiques agricoles causent de la perte de la biodiversité (exemple Merville)

16/02/2024

La perte de la biodiversité

À Merville comme partout ailleurs en France, la biodiversité ne cesse de chuter depuis un peu plus de deux siècles, mais avec une extrême augmentation de la rapidité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'une des causes majeures est due aux politiques et pratiques agricoles développées en France comme presque partout en Europe depuis des décennies.

Parmi ces pratiques agricoles l'une des premières néfastes pour la conservation de la biodiversité fut les opérations successives de remembrements que subit le territoire national, celui de Merville n'a pas fait exception.

Un remembrement est une opération foncière visant à transformer un parcellaire morcelé pour faciliter la motorisation de l'agriculture, parfois associée à une modernisation des réseaux (eau, égouts par exemple). En France, la grande période des remembrements correspond à l'accélération de la modernisation de l'agriculture entre 1955 et 1975. Les paysages ruraux, dans les principales régions concernées, ont été profondément transformés par les opérations de remembrement. Le terme général au singulier, « le remembrement », désigne souvent le mouvement d'ensemble de ses opérations.

La loi qui a instauré le remembrement en France date de 1941, mais c'est en 1954 qu'apparaît, dans un décret, le terme d'« aménagement foncier » associé au remembrement. Destinées à favoriser les gains de productivité dans l'agriculture, les opérations de remembrement visaient à regrouper le parcellaire dispersé des exploitations, à faire disparaître les obstacles à la mécanisation (bosquets, haies par exemple), à repenser les voies de desserte, parfois à assécher les mares. Les opérations groupées d'aménagement foncier (OGAF) créées par décret en 1970, regroupaient localement les agriculteurs souhaitant intervenir ensemble sur le foncier (desserte, échanges de parcelles) pour répondre aux modifications des structures foncières et aux conséquences de l'exode rural.

La notion de protection de l'environnement apparaît à travers la loi de juillet 1975 portant sur l'aménagement rural. La loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature impose la réalisation d'une étude d'impact avant la réalisation du remembrement. Ce document est une pièce obligatoire de l'enquête publique. Les lois de 1985 sur l'aménagement foncier ont confié la maîtrise d'ouvrage et le financement des opérations de remembrement aux départements (directions départementales de l'agriculture). À partir de la loi « paysage » de 1993, l'État redevient un acteur important en confortant la place de l'étude d'impact.

Depuis la mise en place des politiques de Trame verte et bleue, le fonctionnement des écosystèmes agricoles et bocagers a été davantage pensé selon le modèle du réseau et non plus comme une mosaïque d'unités écologiques, ce qui a encore mis l'accent sur la nécessaire continuité écologique entre les différents biotopes (Baudry, 2019). Les excès du remembrement et des arrachages de haies qui lui sont associés, leurs effets négatifs sur l'environnement (destruction d'habitats écologiques et de zones humides, chute de la biodiversité, ruissellement des eaux, érosion des sols) ont pu, çà et là, inciter à mener des opérations de de réimplantations du bocage, mais ces initiatives restent très minoritaires et surtout insuffisantes.

Analysons ensemble l'évolution du territoire de Merville

Voici une photographie aérienne du territoire de Merville prise en 1933

Une étude de ce parcellaire bien visible sur la photographie avec un système SIG nous apprend que la taille moyenne des parcelles et de 1,8 hectare.

Une vue détaillée de 1933, il s'agit de la Bourre entre l'ancien chemin d'Hazebrouck et la route de Caudescure.

On remarque beaucoup de détails la photographie a été prise durant la moisson on peut compter les mottes de pailles sur les champs. On remarque aussi sur la Bourre des zones plus claires ; il s'agit certainement de bancs de lentilles on voit aussi très bien le parcellaire, les champs sont souvent plus petit que les pâturages.

Voici une photographie du territoire de Merville aérienne de 1950.


Le parcellaire est encore intacte. En gris sombre les parcelles enherbées l'urbanisation en campagne est d'une densité très faible.

Cette photographie aérienne fut prise 20 années plus tard en 1970

Ci-dessous un comparatif du parcellaire de Merville entre 1950 et 1970.

On remarque que déjà en 1970 les parcelles se sont agrandies résultat du remembrement. Les parcelles agricoles sont encore très variées, mais moins morcelées. 50 % du bocage a disparu.

Ci-dessus vue aérienne en 1982

Ci-dessus comparaison entre l'année 1970 à gauche et 1982 à droite.

On compte moins de parcelles en 1982 quand 1970. Ce qui signifie que les parcelles sont plus grandes en 1982.

Ci-dessous une vue aérienne prise en 1993.

Sur cette vue de 1993, on note indéniablement un agrandissement des parcelles, et une forte urbanisation.

Comparaison entre 1982 à gauche et 1993 à droite.

On remarque une nette augmentation de l'urbanisation, et les parcelles sont encore moins nombreuses en 1993.

Ci-dessus une vue de Merville en 2012

Le parcellaire a continué à diminuer et les parcelles sont de plus en plus grandes et l'urbanisation est croissante.

Ci-dessous vue de Merville en 2020

Comparaison entre 1970 et 2020.

Ce qui n'a pas bougé c'est la lisière de la forêt de Nieppe et les pistes du terrain d'aviation.

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